Tauren frêle et délicate

C'est ce que veut dire mon nom. Si, si.
Bon, vous voulez connaître mon histoire ou vous voulez mon poing dans la figure pour vous aider à arrêter de rigoler comme un gnoll ? Ah, c'est déjà mieux.
Je disais donc ... Frêle et délicate. C'est la signification de mon nom.
Et j'en suis fort contente, attendu que l'alternative prévue par mes parents était, si j'en crois ma soeur, "petite fleur". D'ailleurs, je fais encore régulièrement des offrandes à la Grande Terre-Mère et aux esprits du vent pour leur grande mansuétude à cet égard.
Je vis le jour dans la ferme familiale près des Pitons du Tonnerre. Ferme, paraît-il, renommée dans tout Mulgore et au-delà pour sa production de pommes Dorette.
Toute jeune déjà, l'aventure exerçait sur moi un profond attrait. Et je passais plus de temps à me battre avec les garçons du village qu'à étudier les diverses méthodes pour cultiver les pommes.
Le temps passant, j'adoptais un marteau afin de donner plus de poids à mes arguments. A ce jour, le forgeron du village ne m'a toujours pas pardonné mon "emprunt" (mais comment étais-je sensée savoir que le vieux truc qui rouillait au mur était son marteau fétiche et héritage familial ?)
Mais de vocation agricole point ne vint. Au grand dam de mes parents qui avaient espéré que je reprendrais un jour les rênes de l'exploitation familliale, ma grande soeur Helmine ayant refusé pour devenir chamane errante.
Cependant, je dois dire, en toute modestie, que j'étais la terreur des rapaces, des trotteurs et des harpies en tout genre qui tentaient de chaparder nos pommes.
Fort attachée à mes racines, ce ne fut que lorsque mes parents tentèrent de me marier à un ami d'enfance (que je ne laissais point indifférent), que je compris qu'il était grand temps pour moi de prendre mon indépendance. Quelques coups de poing et sabot bien placés mirent un terme rapide à notre "idylle" (et à notre amitié aussi je le crains). Et avant qu'une nouvelle idée saugrenue ne se loge entre les cornes parentales, je pris la route, avec mon vieux marteau à ma ceinture, mes économies en poche, un ballot sur l'épaule et mon chat préféré, Crevette, juché sur l'autre.
Depuis, je vais là où mes sabots me portent.
N'ayant aucun don particulier pour la magie, qu'elle soit druidique ou chamane, je me concentre donc sur mes prédispositions naturelles. A savoir : taper, taper et encore taper. Et éventuellement discuter. C'est important de savoir communiquer avec les gens.
Je réfute toute accusation selon laquelle je serais une mercenaire brutale, cruelle et sanguinaire. Je le clame haut et fort, je ne suis pas cruelle ! Au contraire, je fais tout mon possible pour que mes adversaires souffrent le moins possible. La preuve : j'ai toujours recours à un double armement. Une masse pour les anesthésier et une lame (épée ou hache selon mon envie du moment) pour les exécuter proprement. Bien sûr, il arrive parfois qu'ils se rebiffent et que le combat traîne en longueur mais là ma foi, j'estime avoir fait tout ce que je pouvais et je ne saurais être tenue responsable de leur souffrance supplémentaire (et bien inutile puisque je finis 9 fois sur 10 par avoir le dernier mot).
On dit aussi que je suis vénale. Eh quoi ?! Les armes et les armures (sans compter les potions), ça ne pousse pas sous les pattes de mon kodo !
Je n'ai pas vraiment de point d'attache. Je déambule où bon me semble. Aujourd'hui à Tanaris, demain aux Hintherlands, peu m'importe. Rien ne me plaît plus que de découvrir de nouveaux horizons car je hais la monotonie.
Ah, je crois qu'on me fait signe. Peut-être une mission avec un peu d'or à la clé. Je vais donc vous laisser.
Dites au chef que je repasserai au QG un de ces quatre. Hein ? Quand ? Je sais pas. On va dire pas avant 7 mois mais bien avant que l'année suivante se soit écoulée. En cas d'urgence, il sait où me joindre. Bon, j'y vais parce que mon client a l'air de s'impatienter et si un autre aventurier me souffle la mission sous le mufle, je vais vous en vouloir. A mort. Oui, la vôtre vraisemblablement.
Allez je file et merci pour le jus de baie.